L’association a monté un premier projet en 2002, une pièce intitulée

"Née des Cendres", jouée à l’Alhambra de Genève en janvier 2003, à la fête de la musique, à Clairbois, ainsi qu’à Troinex à l’occasion du festival de la Grand Cour.


Le Conte

 L’histoire se passe au milieu d’un terrain vague entouré d’une zone d’immeubles. Les jeunes du quartier se réunissent là tous les soirs. Leur malaise transpire par tous leurs pores ; leurs cœurs sont lourds de souffrance, ils n’ont pas d’attache, pas d’envie. Pour eux, la vie n’a pas beaucoup de sens.

 

Dans cet amalgame de gris et de noir, une fille se distingue par les couleurs vives qu’elle porte. Tout le monde la surnomme «Chlorophylle», parce qu’elle adore le vert, la nature, les arbres et surtout les fleurs. Elle ne cesse d’en dessiner partout et rêve de trouver des graines assez fortes pour grandir et survivre dans ce terrain sec et stérile, comme si le fait de faire pousser quelque chose ici pouvait donner à chacun un souffle nouveau. Elle a déjà  essayé à maintes reprises, mais toujours sans succès. Pourtant cet espoir la porte, la soutient et donne un sens à sa vie. Les autres ont de la peine à comprendre. Pour eux, la nature « ça pue et l’on s’y emmerde ». Ils se moquent, la taquinent, mais en même temps, ils sont intrigués, étonnés par cette persévérance. 

Un jour, « Ram » lui apporte une graine, de couleur verte et d’une forme étrange, qu’elle n’a jamais vue. Alors qu’ils l’examinent, un fort vent se lève et la graine s’envole. Ils la cherchent en vains et déçus, ils rentrent chez eux.   

Le lendemain, une magnifique fleur a poussé. C’est alors qu’elle fait la rencontre de ce personnage qu’elle nommera « L’Etrange » et qui lui donnera la force de créer son jardin en une seule nuit. 

Le terrain vague est devenu une sorte de petit Paradis où poussent plantes, fleurs et arbustes inconnus. Ceux qui ont toujours prétendu détester la nature sont ébahis devant tant de merveilles et petit à petit, chacun se sent concerné par ce jardin et s’y investit afin de le rendre encore plus beau. 

Arrive un « prometteur » (promoteur) qui vient mettre son projet à exécution. Il veut construire une série d’immeubles sur cette dernière parcelle de terre.

 

Le désespoir de Chlorophylle est indescriptible ; elle a le cœur dans le même état que le terrain qui l’entoure. Elle ferme les yeux, et soudain, elle sent une grande paix l’envahir. Elle sait que l’Etrange est là.

Elle reçoit la force de  recréer le jardin exactement tel qu’il était avant sa destruction. Alors, dans son imagination, Chlorophylle se redessine chaque fleur, chaque plante, chaque arbre, puis épuisée, elle s’endort. 

Le lendemain, à son réveil, elle voit le prometteur et son équipe, abasourdie au milieu du jardin intact. Elle rit de les voir ainsi et s’en va confiant. Malgré ce prodige, les hommes d’affaires refusent de renoncer et programment de tout raser une seconde fois. La nuit suivante, le chef des destructeurs décide de venir espionner ce qui se passe dans ce jardin bien mystérieux, mais en arrivant, l’Etrange vient au-devant de sa voiture et il le percute. 

Cet accident lui fait réaliser subitement ce qu’il était en train de faire et il prend conscience de l’absurdité de sa vie et de ses gestes. 

L’Etrange se relève, lui prend les mains et le conduit à Chlorophylle. 

Les jeunes pourront garder ce jardin, y jouer, l’organiser selon leur désir, et y trouver enfin leur part de rêve. Le prometteur est un homme nouveau, il va aider les jeunes à aménager d’autres jardins semblables à celui-ci.  

 

Une nouvelle façon de concevoir les zones d’immeubles est née !